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16 juin 2010

Entorse au réglement

UnjardindhiverLe Jardin d’hiver (scénario de Renaud Dillies, dessins de Grazia La Padula, Paquet, Collection Blandice)

Avant propos de chronique : récemment, j’ai eu une (plusieurs en fait) discussions avec ma copine Mo’ la fée sur le pourquoi du comment chroniquer ou non des albums que je n’avais pas aimé. Si nos arguments se valent (si, si Mo’ j’ai aussi raison !) je dois avouer qu’un des siens est incontournable : la critique peut être tout à fait constructive si elle est faite honnêtement. Alors voilà, exceptionnellement, je vais aller un peu à l’encontre de l’esprit d’IDDBD et un peu étalé mon demi-scepticisme sur un album. Je m’en excuse d’avance mais là, j’en avais besoin. N’hésitez pas à râler si vous n’êtes pas d’accord, de toutes façons je ne répondrais pas aux mails d’insultes. :-)

Donc oui, sceptique, je le suis (oui quand je critique je parle comme Maître Yoda) car quand j’ai refermé Le Jardin d’hiver j’ai regardé la couverture en me demandant si j’avais un chef d’œuvre entre les mains ou un ramassis de clichés…
Renaud Dillies au scénario et Grazia La Padula au dessin racontent l’histoire de Sam, garçon de café dans un bar de jazz, solitaire paumé dans une grande ville où les regards soupçonneux sont les seuls véritables relations entre les êtres. Bien sûr, Sam a Lili, une jolie danseuse. Il pense qu’il l’aime. Enfin… il ne sait pas vraiment. Bref, Sam se traîne dans sa petite vie morne jusqu’au jour où une goutte tombe du plafond directement dans sa tasse de café. Bizarre !

Mettons nous d’accord immédiatement, le dessin et la couleur de Grazia La Padula sont absolument superbes. Surprenant, caricaturaux et absolument magnifiques ! Elle a su donner à cette ville une atmosphère pluvieuse et glauque qui m’a rappelé un peu les univers créés par Nicolas de Crécy.pagejardinhiver
Quant au scénario... Je vais essayer d’exprimer mon sentiment sans dévoiler toute l’histoire, ce qui n’est pas simple vu l’épaisseur de l’intrigue. Le héros paumé coupé de sa famille, la fille belle et gentille, le petit vieux qui perd la boule, la ville violente et inhumaine… et une symbolique un peu (très) lourde quand l’horizon nuageux de la ville et du héros se dégage, la pluie laissant la place au beau temps après un rebondissement qui permet à Sam d’ouvrir enfin les yeux sur l’importance des « vraies choses »… Mouais, mouais, mouais. J’ai vraiment l’impression d’avoir vu ce schéma narratif des milliers de fois, au moins autant que la moitié des figures, principales ou secondaires, symboliques ou pas, qui hantent l’album.

Un peu partout sur le net, les gens évoquent une poésie sublime mais un dessin particulièrement difficile. Il ne correspond effectivement pas aux canons habituels du dessin à l’européenne, mais pour moi, loin d’être inaccessible, il est la grande force de cet album. En revanche, ce scénario ultra-lisible, où les surprises sont relativement rares, est beaucoup trop convenu. Pourtant, Mélodie au Crépuscule et Betty Blues, deux des albums de Renaud Dillies, sont des hommages magnifiques à la musique et aux rêves. Ils sont surtout d’une incroyable originalité !

Tout de même, quand j’ai refermé ce livre, je me suis demandé si je n’étais pas passé à côté de quelque chose. Après tout, c’est une question de sensibilité parfois ou d’état d’esprit au moment de la lecture. N’avais-je pas compris le message ? Alors je l’ai relu... encore une fois. Comme une évidence, mes impressions rebondissaient invariablement sur ce décalage malheureusement évident entre graphisme et écriture, gage d’une œuvre pas complètement aboutie à mon sens. Tout simplement dommage.

Si vous avez lu et aimé (ou pas) cet album, n'hésitez pas à glisser un petit commentaire, histoire de voir...

A lire : un avis totalement opposé au mien sur le blog de Choco


kbdInfo K.BD
Retrouvez la synthèse de Silence, le cultissime album de Didier Comès sur le blog du collectif de blogueur k.bd qu'IDDBD a rejoint récemment ! Pour replonger dans l'univers sombre des Ardennes belges et du sublime idiot, suivez le guide !!!

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Commentaires
D
Bon et bien tu n'as plus qu'à lire Betty Blues et Melodie au Crépuscule alors !<br /> <br /> Pour les commentaires, ça fait toujours plaisir. Ne t'inquiète pas pour le temps, j'ai un rythme assez irrégulier :-)
C
Coucou ! Je me rends compte que j'ai complètement oublié de te répondre... ahem...<br /> Bon ça fait un peu réchauffé... :)<br /> POur répondre à ta question, je n'ai pas lu ceux que tu cites mais à la place "Sumato" que j'ai apprécié sans en être bouleversée.<br /> Le dessin soutient l'écriture, certes, mais je suis d'accord qu'il ne sauve pas un mauvais scénario, heureusement !<br /> Enfin bref, je reconnais que j'ai l'emballement facile et que mon coup de coeur est retombé. Mais pour moi, il reste tout de même un bon album. <br /> <br /> En tout cas, je vais essayer de passer et commenter plus souvent ici mais le temps me manque souvent !
D
Je n'ai pas lu Sumato... à vrai dire je ne vois même pas ce que c'est.<br /> En revanche Betty Blues... ah, superbe !<br /> Mais pour moi, le chef d'oeuvre de Renaud Dillies est Mélodie au Crépuscule, sans aucun doute !<br /> <br /> C'est bien tu gardes l'espoir :-)
L
Betty blues et Sumato. Je découvre du coup qu'il y en a d'autre...<br /> En fait je trouve pas que le dessin puisse sauver un album dont le scénario est mauvais, mais en revanche, j'ai beaucoup de mal à me débarrasser de l'album ensuite et du coup je le relis régulièrement en me disant "non ça doit pas être si mauvais" et je suis déçue à tous les coups!!
D
oui, tiens nous au courant !<br /> Pour ma part, un magnifique dessin ne sauvera jamais un mauvais (disons un moyen ici) scénario. Mais c'est une question de goût.<br /> Quand tu parles des deux précédents, ce sont lesquels ?
iddbd
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