J'y tenais depuis longtemps...
V pour Vendetta - édition intégrale (scénario d’Alan Moore,
dessins de David Lloyd, Delcourt)
En 1982 (1989 en France), Alan Moore signe sans doute l’une de ses plus
grandes bandes dessinées avec V pour Vendetta. Comme je n’aime dire de gros
mots, je ne vais pas évoquer le truc commis par les frères Matrix l’an passé,
ça m’évitera de me faire enguirlander par Mike ;-) .
Bref, V pour Vendetta est un chef d’œuvre de la BD, sans
doute l’un des comics les plus importants de ces 25 dernières années (avec
Mauss de d’Art Spiegelman). Comme son nom l’indique, V pour Vendetta est une
histoire de vengeance... Mais très vite, elle dépasse ce postulat de départ et
deviens une bande dessinée politique, engagée, au message prenant une
importance considérable quand on sait qu’elle a été écrite au milieu de la
période Thatcher (du coup on lit la première partie avec un autre œil).
Et puis, il y a ces personnages : V au masque de
théâtre, au sourire figé, un étrange pantin manipulateur de ficelles armé d'une volonté extraordinaire, prêt à tout pour ouvrir les yeux d'un peuple engourdi par la peur. Est-il un fou ? Un
terroriste ? Peut-on tuer pour l’idéal de liberté ? Doit-on tout
accepter pour pouvoir être libre ? Malgré le temps cette question est
toujours au centre des préoccupations contemporaines. Décidemment, le temps n'a pas d'emprise sur les chefs d’œuvre. Mais n'oublions pas Evey, cette jeune femme condamnée à se prostituer
pour survivre, est le petit mouton perdu. Plus qu'une faire-valoir, elle est à elle seule, le symbole d'une liberté bafoué, puis retrouvé au contact du héros.
Ne vous arrêtez pas au dessin difficile de David Lloyd, au
bout du compte on s’aperçoit qu’il correspond totalement à l’ambiance du
scénario.
Qu’ajouter de plus, sinon qu’Alan Moore étale un nombre
impressionnant de références, que la multitude de thèmes rend toutes nouvelles
lectures encore surprenantes, que nous avons là une BD subversive à souhait, d’une
rare puissance, bref, que nous atteignons ici les plus hautes sphères du panthéon
bédéphilique (du mien en tout cas...).
Ah oui, j’oubliais, les dirigeants d’Easy-jet devrait également
en lire quelques passages.
Autre chose : faites-moi plaisir :
oubliez le
film !
A lire : la critique sur Krinein.com
A lire : la critique sur sceneario.com (Oui je sais ,
ce site revient régulièrement mais que voulez-vous, on a les mêmes goûts !)
A lire : les avis des internautes sur Bulledair.com
A voir : un fansite consacré à Alan Moore