L’habitant de l’infini (scénario et dessins
L’habitant de l’infini (scénario et dessins d’Hiroaki Samura, 18 volumes, série en cours. Casterman, collection Sakka)
Ayant
acheté, L’Habitant de l’infini, classique du manga de samouraï, j’ai emprunté les 3 premiers tomes pour les lire, me
faire une idée et passer ensuite à autre chose... Mais voilà, dans la vie on a
parfois des surprises... (et c’est tant mieux !)
Pour commencer, présentons les deux personnages principaux. Manji
est un ronin, un samouraï errant qui a bafoué le bushido (la voie du guerrier
en traduction littérale) en tuant son maître (un despote des plus vils) qui l’utilisait
comme un vulgaire assassin. Suite à son acte, sa tête fût mise à prix et il dût
massacrer une centaine de policiers (dont le mari de sa soeur). Manji est un bien gentil garçon. Sa vie bascule lorsqu'il rencontre une
prêtresse qui lui fait don du Kessentchu, le ver de l’immortalité. En gros, un
parasite lui permettant de réparer son corps.
L’histoire débute au moment de sa rencontre avec Lin, l’héroïne.
Cette jeune fille de 16 ans est l’héritière d’un dojo (une école d’escrimeur) et
veut venger le meurtre de ses parents perpétré par les membres du Ittôryu, une école
d’escrimeur prônant une escrime sans règles ni contraintes. Manji, qui a juré de
tuer 1000 scélérats pour racheter ses fautes, décide d’accepter d’aider Lin. L’habitant
de l’infini est donc l’histoire d’une vengeance.
A la lecture des deux premiers tomes, on est dans un schéma
simple : l’Ittoryu d’un côté (méchant) et les héros (gentils) de l’autre. Si
les dessins sont d’une splendeur à couper le souffle, fins, subtils, précis (les
scènes de combat sont digne d’un horloger) on se dit qu’il n’y aura pas de
surprises avec le scénario.
Et puis arrive le tome 3 : splendide, merveilleux,
sublime, époustouflant ! Un tome qui réconcilie le sceptique et le scénariste tout en donnant une profondeur aux personnages. Enfin, on dépasse cette banale histoire de vengeance. Dans cet album, Lin
rencontre Kagehisa Anotsu, le jeune commandant du Ittoryu... Et les certitudes tombent... mais je vous laisse
découvrir la suite.
A partir de là, il est difficile de décrocher de ce récit
qui nous fait découvrir à sa manière la culture et l’histoire du japon féodal. Plusieurs
dizaines de protagonistes intéressants (j’avoue être particulièrement sensible
au personnage de Hyakurin, cf la couv' du tome 6) viennent peu à peu se greffer à cette histoire. Les dessins se font de plus en plus beaux, l’action de plus
en plus haletante. On peut décrocher de Lin/Manji pour suivre d’autres héros
durant plusieurs chapitres. De quoi donner de bonnes heures de lecture avec les
18 tomes et cette série en cours.
En revanche, on tient dans les mains un vrai seinen qui ne
rappelle en rien les gentils mangas pour ado. Âmes sensibles prenez garde car même si la violence fait partie du monde des escrimeurs, certaines scènes sont parfois difficiles.
En tout cas, merci au hasard car moi, j’adore !
A lire : la page très complète de wikipédia
A lire : la critique du tome 1 sur sceneario.com