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19 avril 2006

Le temps de chien - Une aventure rocambolesque de

tempsdechien_couvLe temps de chien - Une aventure rocambolesque de Sigmund Freud (scénario et dessin de Manu Larcenet, collection Poisson Pilote, aux éditions Dargaud)

Pour attaquer ce mercredi, rien de mieux qu'un petit Larcenet pour se mettre en jambe, en neurone et en zygomatiques. Avec Le temps de chien, vous aurez assurément de quoi faire ! En jambe pour courir chercher cet album chez votre libraire préféré ou à la médiathèque la plus proche. En neurone pour la finesse et l'intelligence de l'humour de Manu Larcenet, que vous commencez à bien connaître si vous fréquentez régulièrement IDDBD. En zygomatiques parce qu'humour fin et intelligent n'est pas incompatible avec grosse rigolade.

Comme le titre l'indique, Le temps de chien est une aventure délirante de Sigmund Freud. Mouais... sauf qu'elle se passe en Amérique, au Far West pour être précis, et qu'elle est imaginée par un Manu Larcenet plus débridé que jamais (tiens, lorsque je dis "débridé", ne ferais-je pas référence à... mais hum, je m'égare...). Autant vous dire que notre Sigmund va tâter de l'Ouest sauvage et se frotter à sa population plus que rustique. C'est sûr que ça le change des divans viennois. Entre les champignons hallucinogènes offerts par un chaman nain, l'accueil viril de villageois chicanos et d'autres rencontres plutôt surprenantes, le voyage va légèrement bousculer le célèbre psychanalyste autrichien... Et en parlant de chien (désolé, il fallait la faire..), sa rencontre avec Spot, un chien errant, évadé du pénitencier local, à la recherche de son âme, sera le pompon d'une aventure effectivement rocambolesque. Bref, un album de Manu Larcenet comme on les aime sur IDDBD...

Et pour vous éviter un clic (ouf...), voici l'excellent pitch de l'éditeur (après ça, osez dire qu'on vous mâche pas le travail, feignasses va!) : "Sigmund Freud en a marre des rombières hystériques. Il décide de tester un continent neuf et d’exercer ses talents sur les garçons vachers. Il débarque donc en Amérique avec son fidèle assistant Igor, qui râle : à Vienne, c’était la gloire et la belle vie, et les voilà dans un pays hostile, plein de scorpions et de tueurs mexicains. Sigmund, ce qui l’inquiète, c’est l’absence de divans.

chien1Pendant ce temps, le pauvre clébard Spot subit les pires sévices au pénitencier de Pessimistic Lines, spécialisé dans les chiens errants. Tous les dimanches, le curé leur rappelle pourquoi ils sont dans la mouise : ils n’ont pas d’âme. Donc, Spot veut une âme, qu’il va aller chercher auprès du chaman de Tacomo. Pour ce faire, il s’évade du pénitencier.

On ne présente plus Sigmund Freud, mais lui, il se présente : "Psychanalyste viennois de renommée mondiale, névroses en tout genre, psychoses en gros et demi-gros." Malgré tout, depuis qu’il questionne les autochtones sur leur enfance et leur maman — généralement violée et assassinée —, le résultat est affligeant. "Nous progressons", dit-il néanmoins chaque fois qu’il s’enfonce. Ce qui cloche, c’est l’aspect un peu brutal du vécu de chacun : ce pays ne compte que des victimes et des bourreaux. Les bourreaux sont infréquentables, et les victimes trop résignées pour que la cure porte ses fruits. Mais pas question de rentrer bredouille à Vienne. Sigmund tient à psychanalyser un Américain — "même un tout petit ferait l’affaire" — et il jure d’essorer à fond le prochain névrosé qu’il croise sur sa route.

chien2Le névrosé, c’est Spot, le chien qui veut une âme. Un rêve de psy ! D’après Sigmund, les vieux barbons de l’Académie vont être verts. D’après Igor, ils vont plutôt crever de rire. "M’en fous, j’les nique", répond sobrement Sigmund.

Le bon, la brute et le divan. Les cheminements alambiqués (et monomaniaques) du psychanalyste parachuté dans un monde sans foi ni loi, voilà un choc intéressant. Par exemple, si les gardiens du pénitencier (des tueurs nés) s’acharnent sur le chien, c’est qu’ils nous font "un caprice anal probablement d’ordre traumatique", avance Sigmund. "Nous progressons." Pour sa première BD en solitaire chez Dargaud, Larcenet nous offre un western hilarant, une page mal connue (et passablement loufoque) de la vie de Sigmund Freud, et une belle histoire d’amitié entre un homme et un chien."

A lire : l'excellentissime critique de Wanax sur Paris Etudiant

A voir et à mater : les cinq premières planches de l'album sur le site de la collection Poisson Pilote

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